Azaël + Ariana

Cette interview a été réalisée en janvier 2022.

Qui êtes-vous ?

Azaël —  Je suis un homme hétérosexuel de 28 ans et je suis le Maître d’Ariana.

Ariana —  Je suis une femme hétéroflexible de 24 ans et je suis la soumise d’Azaël.

D'où venez-vous ?

Azaël —  Je suis né à Toulouse et y ai passé une bonne partie de ma vie mais les activités professionnelles de mon père nous ont amenés à déménager en France métropolitaine et ailleurs. Avec le recul, j’ai eu une enfance heureuse, vu et fait beaucoup de choses que certains ne feront sûrement jamais avec des parents avec lesquels je m’entends très bien, surtout ma mère avec qui je suis très fusionnel et complice. Mon activité professionnelle (dont je ne peux pas parler ici) m’a amené à m’expatrier en région parisienne. Ma vie avant de rencontrer Ariana n’était en rien aussi épanouie ; elle était monotone et parfaitement vanille.

Ariana —  J’ai vu le jour à Bordeaux et j'ai ensuite passé mon enfance à déménager un peu partout en France à cause ou, plutôt, grâce au boulot de mon papa. Même si être séparée de mes amis était souvent difficile, j’en garde un très bon souvenir et maintenant j’ai des amis partout en France ! Si mes relations avec ma maman sont plutôt tumultueuses, j’ai toujours été très fusionnelle avec mon papa. Ma vie d’adulte avant de rencontrer Azaël était tout ce qu’il a de plus ennuyeuse : une vie vanille lambda, la routine boulot-dodo, pas de temps pour moi, pas de temps pour les autres non plus. Aujourd’hui, j’habite avec Azaël en île-de-France et je suis soignante dans un hôpital.

Votre rencontre

Ariana —  On s’est rencontrés il y a 6 ans, dans un cadre professionnel. Au début, on était de bons amis mais, il y a un peu plus d’un an et demi, on a eu un coup de foudre l’un pour l’autre. À cette époque, j’habitais dans l’Est de la France : on a donc commencé par une relation à distance. Il y a un peu plus de 2 mois, nous avons décidé d’unir notre vie civilement et nous avons emménagé ensemble.

Azaël —  Nous nous sommes rencontrés, comme l’a dit Ariana, il y a 6 ans environ. Nous étions dans le même service. On s’est tout de suite très bien entendu et j’avoue avoir déjà eu un faible pour elle lors de notre rencontre. Puis un jour, nous nous sommes revus après une période de « séparation » et ce fut le coup de foudre. Et je crois ne jamais avoir aimé quelqu’un comme j’aime Ariana.

Le BDSM

Ariana —  Au départ, ça vient de moi. J’ai toujours aimé la belle lingerie et je suis tombée par hasard sur une boutique en ligne qui vendait des harnais : ça à été le coup de coeur ! Petit à petit, je me suis mise à suivre des comptes de modèles sur Instagram jusqu’à ce que je tombe sur celui d’une fille qui était dans le BDSM. Ça a été une révélation pour moi ! C’est comme si pendant des années tu te sentais différente des autres, qu’un jour on te parle du BDSM et là, c’est comme un puzzle : tout se met en ordre, tu sais enfin ce que tu es. J’ai fais un mois de recherche toute seule de mon côté, j’ai acheté des harnais, je les ai essayés et je me suis dis « tiens si Azaël attachait une corde à cet endroit, et si il m’attachait tout court, et si il me donnait une fessée pendant que je suis attachée ? » J’ai commencé à lui en parler quelques mois après le début de notre histoire.

Azaël —  C’était il y a environ un an. Ce fut également une révélation de ma vraie nature et de ma réelle identité. Au début, on n’y connaissait rien ni l’un ni l’autre, on a donc commencé à pratiquer sans aucun cliché ni idée préconçue. Comme pas mal de kilomètres nous séparaient encore, on faisait ça principalement à distance. C’est en emménageant ensemble, il y a deux mois, qu’on a décidé de passer en mode 24/7.

Le couple

Ariana —  Nous sommes en relation 24/7. Ce qui veut dire que nous appliquons notre lien Maître/soumise au quotidien. À base de rituels principalement. Nous avons signé un contrat, et j’ai rempli une check-list au début de notre relation. Les limites de notre relation, je dirais que c’est l'humiliation. Beaucoup de personnes pensent que l’humiliation est une partie obligée d’une relation D/s. Azaël ne se sent pas capable de m’humilier et quand bien même, je n’y trouverais aucun plaisir. Notre relation est basée sur beaucoup d’amour et de tendresse. Nous sommes exclusifs, et nous ne pratiquons pas le vouvoiement. Nous n’utilisons pas notre titre au quotidien sauf en séance. Et nous pratiquons les punitions plus dans un but ludique. Au quotidien, je fais principalement toutes les tâches lorsque je suis en repos car j'aime avoir le contrôle de la maison mais Azaël sait très bien m'aider et le fait toujours de bon cœur. Par contre quand je travaille, il prend le relais sans rechigner.

Azaël —  Nous nous appelons par des surnoms mignons et atypiques ! Pas de titre. Seulement pendant les séances ou lors des « funitions ».

L’amour et/ou le Lien

Ariana —  Pour nous, l'amour va avec le lien. Sans amour aucun lien. Je sais que même sans lien nous nous aimerions de la même intensité.

Le contrat et/ou la check-list

Azaël —  Nous avons une check-list qui nous sert aussi de contrat avec nos deux noms dessus, dans une enveloppe fermée. C'était important pour nous de tout mettre à plat et à l'écrit surtout. Nous allons rarement la relire je l'avoue ! Car nous communiquons tellement à l'oral qu'elle ne nous sert plus à grand-chose...

Les pratiques

Azaël —  Nous aimons, enfin surtout Ariana, l’impact, mais attention, pas l’impact « dur ». Je m’explique : je l’impacte uniquement afin qu’elle éprouve du plaisir et histoire de faire rougir ses fesses. Les traces de sang ou d’hématomes n’ont en rien pour nous un côté excitant. Nous avons tenté également le waxplay. Ariana est sensible par endroits et à d’autres cela lui procure de la douleur et de la gêne donc nous ne faisons pas. Je suis très à l’écoute de ma douce car quant elle éprouve du plaisir par conséquent moi aussi. Bondage ? Oui. Mais toujours de manière « minimaliste » je ne la suspends pas par exemple, je lui attache les mains et/ou les pieds afin d’être sûr qu’elle ne tentera rien. Elle a son côté brat qui ressort de temps en temps. J’ai encore un peu de mal avec le CNC, le fait de « l’obliger » ou de la « contraindre » pour faire un acte sexuel, j’ai encore un peu de mal. Mais Ariana sait comment faire monter l’excitation et me faire prendre au jeu.

Ariana —  Nous pratiquons principalement le Primal. En tant que Hunter tous les deux. Ce qui donne quelque chose de très très sauvage et c'est plutôt sympa ! Sinon nous pratiquons également l'impact à faible dose et le contrôle de l'orgasme. Concernant le CNC, j'aimerais rajouter mon petit quelque chose. L'idée de cette pratique vient de moi, et Azaël est encore en « période d'acceptation  ». Il y a toujours le doute du consentement à l'instant T, malgré mes multiples réassurances. Nous essayerons encore plusieurs fois et nous ferons le point de savoir si nous gardons cette pratique ou non. Nous préférons ne pas avoir pleins de pratiques que nous ne maîtrisons pas, mais faisons primer la qualité à la quantité !

Le sexe

Ariana —  C’est plus souvent Azaël qui fait le premier pas pour venir vers moi. Sinon le sexe est très présent dans notre vie. C'est un de nos rituels on va dire ! Nous sommes incontestablement attirés en permanence l’un envers l’autre. C'est comme des aimants ! Au niveau des relations sexuelles nous pratiquons plutôt tout ce qui est primal, CNC...

Les enfants

Azaël —  Nous n’avons pas d’enfants mais c’est un projet assez imminent !

Votre entourage

Azaël —  Certaines personnes sont au courant. Beaucoup ont des aprioris et des réflexions désobligeantes. Nous avons fait le choix d’être très discret vis à vis de notre relation et de n’en dire que le strict minimum. Personne n’a besoin de savoir autre chose que : nous sommes fous l’un de l’autre.

Quel genre de Dominant es-tu ?

Azaël —  Je ne vois pas cela comme un rôle mais comme quelque chose de naturel. De part mon caractère et mon emploi, je me suis rendu compte qu’être dominant est dans ma nature. J’aime prendre des décisions, avoir le contrôle. Mais en tant que dominant je suis très à son écoute, je vois ce qu’elle veut, ce qu’elle désire sans qu’elle ait forcément besoin de me le dire, Je le vois ou le ressens par ses gestes ou son regard. Pareil pour les limites, lorsqu’elle gémit d’une manière différente ou de part notre safe word je m’arrête ou alors je change de manière de faire. Notre couple est basé sur la confiance et sur la communication, nous nous écoutons l’un l’autre, nous nous parlons afin de mieux nous satisfaire ou tout simplement pour que notre relation soit toujours aussi forte.

Quel genre de soumise es-tu ?

Ariana —  Je vois mon rôle comme ma véritable nature qui est enfin présente. Je n’ai plus à me cacher sur ce que j’aime et sur moi-même. Je prends en compte les désirs d’Azaël autour d’un bon verre ! Non, plus sérieusement, quand l’un de nous ressent le besoin de parler de ses désirs, de ses craintes et/ou de ses appréhensions, on se pose tous les deux et on discute. Notre relation est principalement basée sur la communication.

On a oublié quelque chose ?

Ariana —  Oui ! Que l'humiliation n'est pas mariée avec le BDSM. Que l'impact n'est pas marié avec le BDSM non plus. Qu'on est pas obligé d'être toujours d'accord avec son Dom. Il y a juste des manières de communiquer notre désaccord. On est pas obligé d'être tous les jours au top et d'être super accueillant à la séance. Avant d'être soumise, soumis, Dominant, Dominante, Maître, Maîtresse ou esclave, nous sommes avant tout des êtres humains avec des humeurs, des envies selon les jours, des coups de mou, des coups de peps. Des jours avec et des jours sans. Mais que la clé de toute relation humaine est la communication avec respect et bienveillance. Qu'un Maître ne doit pas être dur h24 et punir sans raison. Que l'amour au sein d'une relation D/s est possible. Si on a voulu témoigner aujourd'hui c'est pour ça. C'est pour clamer qu'une relation D/s est possible avec de l'amour, sans impact puissant et sans humiliation. Et surtout, que chacun a sa vision et sa pratique du BDSM.

Le bilan

Azaël —  L’amour est présent quotidiennement. Nous avons besoin sans cesse d’être en contact – que ce soit physique ou par téléphone – quand nous ne sommes pas ensemble. Le BDSM apporte à Ariana un cadre et nous nous sentons mieux dans ce cadre BDSM que dans la vie vanille où nous manquions de règles et de communication. Nous voyons l’avenir de manière commune. Sans déroger à nos règles et rituels. Nous avons un projet bébé et nous réévaluerons les règles à ce moment-là.

Un truc drôle

Ariana —  J’ai pour habitude de dormir uniquement en tanga et Azaël en caleçon. Le soir on s’endort l’un contre l’autre... 20 minutes plus tard je me réveille. Amnésie complète ! Je me souvenais pas de où j’étais, avec qui j’étais, ce que je faisais là, vêtue uniquement d’un tanga avec un inconnu ! Je demande donc à Azaël qui il est, ce que je fais là, où sommes nous. Je lui dis que je suis hyper gênée par la situation, que je suis sincèrement désolée. Plus aucun souvenir de sa personne, ni de son visage ni rien. C'était hyper gênant ! Heureusement une fois réveillée je n’y pensais plus et j’avais retrouvé mes souvenirs.

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Vous pouvez suivre Azaël et Ariana sur leur compte Instagram commun : aza_aria.

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